Le recours aux réseaux sociaux demeure important pour les candidats aux élections. Ces canaux peuvent être d’une grande efficacité, pour peu qu’ils soient employés non pas à l’aveugle, mais avec une stratégie réaliste et bien ciblée, analyse Mathias Hounkpe.
Il n’y a pratiquement plus de scrutins en Afrique où l’on n’observe pas une utilisation massive des réseaux sociaux. Ces dernières années, du Sénégal à l’Afrique du Sud, ils ont été intégrés aux stratégies de campagne des candidats, et des community managers ont été mobilisés, souvent à temps plein, pour les animer. Du compte Twitter à la page Facebook en passant par les vidéos sur YouTube, tout y passe ! Mais peuvent-ils réellement aider à gagner les élections ?
Compte tenu de l’enjeu, la question est loin d’être anodine, et plusieurs données statistiques devraient inciter les hommes et les femmes politiques à ne pas attacher plus de prix qu’il n’en faut à leur influence.
Le taux d’utilisation d’internet demeure relativement faible en Afrique de l’Ouest
Une utilisation à relativiser
Tout d’abord, le taux d’utilisation d’internet demeure relativement faible en Afrique de l’Ouest. Il suffit pour s’en convaincre de se plonger dans le rapport « Measuring the Information Society 2017 », publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT) : à l’exception du Cap-Vert et du Ghana, tous les autres pays connaissent des taux inférieurs à 30 %, la Guinée et la Guinée-Bissau fermant la marche avec des chiffres inférieurs à 10 %. Même si ces pourcentages ont dû nécessairement augmenter depuis, il n’est pas exagéré de penser que la sous-région et une bonne partie du continent sont encore loin de se servir massivement d’internet.
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