Pour le continent, la situation de l’Argentine doit résonner comme un signal, explique le spécialiste des marchés financiers Cédric Achille Mbeng Mezui, qui s’inquiète de la multiplication des Eurobonds émis par les États africains.
En juin 2017, l’enthousiasme emporte les marchés financiers, qui célèbrent le « junk century bond » de l’Argentine. C’est-à-dire une obligation en devise étrangère (ici le dollar) d’une maturité de cent ans (expirant en juin 2117), très risquée. Le coupon fixe de cette émission était de 7,125 % avec un rendement d’environ 8 %, pour une levée totale de 2,75 milliards de dollars. Les offres d’acquisition de ces titres avaient atteint environ 10 milliards de dollars. Les investisseurs comptent alors parmi la crème de Wall Street avec Fidelity, BlackRock, Investors PowerShares, Lazard Asset Management, iShares JP Morgan, etc.
À l’époque, le succès de cet eurobond était selon les analystes la preuve de la confiance des investisseurs dans la politique du président Mauricio Macri et surtout dans son programme de réformes favorables à l’économie de marché. Sur la durée totale de l’emprunt, les Argentins devront payer un total de plus de 22 milliards de dollars.